Rapport ADEME Low Tech 2022

Source : https://librairie.ademe.fr/consommer-autrement/5421-demarches-low-tech.html

Étude réalisée pour le compte de l’ADEME par : Goodwill-management

Ainsi, les principales opportunités au déploiement des low-tech sont :

  • L’autonomisation et l’émancipation des utilisateurs et utilisatrices des low-tech, voire l’accès à un sentiment de fierté ou de bonheur
  • La sensibilisation aux enjeux environnementaux et à la résilience
  • La re-politisation de l’utilisation de la technique
  • La création, ou le dynamisme, d’un tissu économique, social et industriel local par la mise en place d’un système d’interdépendance et de solidarités locales
  • La remise en noblesse des métiers manuels, de l’artisanat et des savoir-faire oubliés
  • La volonté de tendre vers une société plus égalitaire
  • L’accès aux grands marchés de demain dans un monde en crise, grâce à la résilience de leurs modèles économiques
ATOUTSFAIBLESSES
Synergie avec des problématiques de premier plan à l’échelle nationale : impact environnemental, justice sociale, relocalisation.
Maillage dense d’acteurs à mobiliser : artisans, associations pour la défense de
l’environnement, collectifs de consommateurs.
Peu d’offre.
Manque d’imaginaire culturel fédérateur à grande échelle.
Réticences des acteurs institutionnels, financiers et réglementaires.
Réglementation peu adaptée.
Peu d’acteurs de grande taille.
Charge politique du concept potentiellement repoussoir : lien avec la décroissance, notion de renoncement, etc.
Enjeu de désirabilité et d’acceptabilité sociale.
OPPORTUNITÉSMENACES
Économiques
Relocalisation d’activités économiques sur le territoire (réemploi, réparation, fabrication, filières de matières premières locales).
Création d’emplois.
Innovation, recherche et développement.
Revalorisation de filières artisanales et manuelles.
Gain de pouvoir d’achat (outils plus durables dans le temps, réparables).
Réduction des risques d’approvisionnement à l’international et réduction de la vulnérabilité externe.
Sociales
Création de lien social.
Augmentation de la résilience des communautés
Acquisition et partage de nouveaux savoirs, connaissances et compétences.
Environnementales
Limitation de la consommation de ressources (matériaux et énergie).
Baisse de la production de déchets.
Diminution des risques d’effet rebond.
Pour les acteurs des low-tech
Réappropriation dévoyée du concept par des acteurs externes
Augmentation de la demande supérieure à la capacité d’offre.
Pour les consommateurs et les citoyens
Perte de confort pour certains usages.
Changements d’habitudes.
Pour les acteurs économiques
Augmentation des coûts intermédiaires (intensification du recours au facteur travail plutôt qu’au capital).
Compétition accrue au sein de certains marchés.
Reconfiguration des chaînes d’approvisionnement et logistiques.
Contraction de certains types de marchés.
Dépendance à des conditions environnementales.
matrice SWOT

Concepts proches :

  • Slow tech (cf. Slow Tech Institute) – Le mouvement des slow-tech s’est principalement construit en réaction aux addictions générées par l’usage des nouvelles technologies, notamment réseaux sociaux sur smartphones. La slow-tech cherche à trouver une manière « plus saine » d’utiliser les technologies. On peut rapprocher ce concept de celui de droit à la déconnexion numérique.
  • Rebel tech (cf. Evgeny Morozov, 2019) – Il développe le concept de « technologie de survie en opposition au contrôle des géants du numérique sur nos vies et aux technologies de surveillance. Il affirme que les technologies créées de nos jours ne « servent qu’à faire en sorte que rien d’important ne change ». La rebel tech se rapproche des low-tech dans sa volonté de changement de système politique et l’appel à plus d’autonomie. Elle est néanmoins plus politisée que les low-tech et n’aborde pas directement la question de la protection de l’environnement et de la consommation des ressources.
  • Wild tech (cf. Grimaud, Tastevin, & Vidal, 2017) – Le concept des wild tech cherche principalement à inventer pour surprendre, détourner les usages classiques. C’est un concept profondément tourné vers l’innovation et pas toujours vers la réponse à un besoin. Les wild tech peuvent utiliser tous types de technologies et semblent relativement éloignées des low-tech, mais les deux concepts se rejoignent sur la recherche et l’invention de nouvelles pratiques.

Résumé :

Cette étude a été réalisée pour l’ADEME dans l’optique de mieux appréhender le concept des low-tech et le préciser afin de le positionner au regard de ses domaines d’intervention. À travers une étude bibliographie et une trentaine d’entretiens, les contours de ce concept aux définitions diverses et mouvantes ont été tracés et les conditions de déploiement à grande échelle ont été identifiées. Porteuses de synergies et compatibles avec les concepts de sobriété, d’économie circulaire et surtout d’innovation frugale, les low-tech réinvestissent la notion d’innovation, au service de la transition écologique.

Il en ressort que les low-tech peuvent s’avérer un outil intéressant pour la transition écologique, au vu des bénéfices environnementaux, économiques et sociaux qu’elles peuvent apporter. Les low-tech sont cependant entravées dans leur déploiement à grande échelle par des obstacles culturels, réglementaires et financiers que l’ADEME pourrait contribuer à lever grâce à son socle d’activité.

Plus qu’un ensemble de techniques, les low-tech sont une démarche de conception et d’évolution de produits, de services, de procédés ou de systèmes, qui cherche à concilier limites environnementales et ambitions sociales. Grâce à leurs atouts, tels que leur portée systémique, le questionnement des besoins et leur dimension concrète, elles peuvent être considérées comme des outils mis au service de la transition écologique et sociale

A faire :

  • Lire la 1ère partie de 20 pages sur les tentatives de définition pour composer ma définition

A lire :

  • Small is Beautiful, par Ernst Schumacher considéré comme le père de l’expression « low tech »
  • La Convivialité, par Ivan Illich (déjà lu, mes notes)
  • Le bluff technologique, par Jacques Ellul en 1988 qui y critique le mythe du progrès
  • L’innovation frugale, par Navi Radjou en 2015

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